Jolly et les autres, chevaux du Far West

Les canassons des cow boys ou les mustangs des amérindiens, les chevaux sont à l'honneur.

Dans cette rubrique nous allons nous consacrer essentiellement aux séries comiques, où les compagnons équidés occupent un rôle plus conséquent que dans les bandes réalistes. Les auteurs n'hésitent pas à en faire un personnage à part entière, ne les reléguant pas au simple statut de montures, mais en font souvent un faire-valoir du héros, quand il ne sont pas la tête d'affiche.
Dans la production franco-belge, on pense évidemment au plus connu d'entre-eux, Jolly Jumper, mais d'autres chevaux ont acquis la notoriété sans avoir la même célébrité. Commençons donc par la star.

JOLLY JUMPER


Littéralement le nom jumper a plusieurs significations en anglais. Ce terme peut se traduire par pull-over, ou cavalier, voire chasuble chez les américains. Mais aussi celui qui bondit, et en cela JJ est un cador. Si son chanceux de cow-boy dégaine plus vite que son ombre, Jolly Jumper est bien le plus rapide des coursiers. Et joyeux (jolly) il l'est aussi, se permettant même de remonter le moral de Lucky Luke quand ça va pas. Ce qui est rare, faut dire. Ces deux as ne pouvaient donc que faire une paire !

Le duo créé par Morris apparaît en bas de la 3ème planche du premier récit intitulé "Arizona 1880" paru dans 'L'Almanach Spirou 1947'. Et Jolly ne va pas tarder à montrer ses qualités. Enjoué, puissant, sage, fidèle, et aussi résolu à poursuivre les bandits que son maître. Il délivre Lucky de ses liens, flaire la trace du scélérat Cheat, et intervient dans le combat. Il met même une raclée au cheval du bandit. Il a bien mérité les sucres que lui tend un gamin en réconpense. Et les deux héros peuvent ainsi s'en aller vers le soleil couchant pour la première fois.

Faut pas le chercher, Jolly Jumper
 Le duo fonctionne, le cheval se révélant aussi doué que le cow-boy. Dans la seconde aventure, "La mine d'or de Dick Digger", il confirme qu'il est un excellent auxiliaire pour la chasse aux desperados. On assiste alors à une scène très émouvante, prouvant l'attachement que Jolly Jumper éprouve pour son cavalier. Le croyant noyé dans la rivière, Jolly pleure son maître, et veut mettre fin à ses jours. Mais l'indien Tête-de-loup recueille le chanceux dans ses filets, et Jolly rapplique au premier coup de sifflet. Finalement les bandits sont repris.


Dans le récit suivant, "Le sosie de Lucky Luke" (dans SPIROU en 1948), Jolly Jumper ne se laisse pas duper par l'apparence. Il se débarrasse d'abord de Mad Jim, véritable jumeau de Lucky, puis identifie son maître dans le final. On découvre alors la première pensée de Jolly dans une bulle. Vraiment, ce cheval s'avère indispensable à Lucky Luke.


Joli saut, Jolly Jumper !
Il en sera ainsi dans les épisodes suivants, puis son rôle s'amoindrit. Jolly Jumper devient le cheval de Lucky Luke, sans qu'aucune action de valeur ne lui soit attribuée. Il est alors un cheval comme les autres. Peut-être que Morris, concentré sur son héros, en oublie son compagnon.

C'est qu'il y tient à son old boy, Lucky !
En 1955 René Goscinny s'associe à Morris. Cet expert du scénario doit flairer le potentiel du canasson. Ainsi dans "Alerte aux Pieds-Bleus" (paru dans SPIROU en 1956) Jolly Jumper reprend de la consistance. C'est lui qui rapporte le méchant de l'histoire, Cucaracha, tel un bon toutou. Et il délivre ses premières paroles dans une bulle : "Impayable ce cow boy !".
Cheval de chasse
Puis à nouveau l'anonymat. L'apparition de Ran Tan Plan dans "Sur la piste des Dalton" (1960) est l'élément déclencheur. Et de suite Jolly Jumper considère d'un mauvais œil la venue du cabot en lachant : "Un chien ! Je n'ai jamais aimé ces oiseaux-là..." L'histoire de non-amour entre les deux animaux vedettes de la série peut commencer.
Et à partir de ce moment Jolly soliloque, à l'instar de Ran Tan Plan (ainsi que d'autres chevaux, des vaches, des chiens...), et tel le clown blanc, digne et sérieux, apporte son point de vue sur les pitreries de l'auguste Ran Tan Plan. Mais il en a autant pour les frères Dalton, et n'hésite pas non plus à se moquer de son lonesome cow-boy.
Sur la piste des Dalton - quelques réflexions de JJ envers RTP
 Le ton est donné, Jolly Jumper ne cessera d'exprimer ses observations et de commenter l'action. Mais s'il comprend ce qu'il se dit, les autres personnages semblent ignorer ses réflexions. Ainsi Lucky Luke lui parle comme à une personne, mais ne réplique pas aux paroles de son cheval, pas plus qu'avec Ran Tan Plan. Ce n'est qu'entre animaux qu'il y a dialogue. Les auteurs fixent les limites ici, les animaux s'expriment mais restent à leur place. Une exception peut-être dans "La guérison des Dalton", on a l'impression que le cow-boy comprend les paroles de sa monture, mais en même temps l'attitude de Jolly traduit très bien sa pensée.
Parfois, ça explose... (La guérison des Dalton)
Nos deux compagnons vont désormais vivre leurs aventures sur le même pied (sabot ?) d'égalité, Jolly Jumper démontrera maintes fois son intelligence, son humour et sa sagesse. Lucky Luke sait qu'il peut compter sur son cheval, et n'hésite pas à lui confier des tâches diverses. C'est qu'il sait tout faire, JJ. Boire un soda avec une paille, jouer aux échecs, mettre sa selle tout seul, faire une addition, sauter à la corde, tout cela lui paraît banal. Un soucis toutefois, se placer sous la bonne fenêtre d'où va surgir son cavalier. Parfois, ça rate.

On apprend dans l'épisode "Les Dalton dans le blizzard" qu'il a une ascendance indienne, d'ailleurs ses taches font penser qu'il est de la race des appaloosa (chevaux des Nez-Percés). Sa rencontre avec le jeune Luke est contée dans "Kid Lucky", lorsque le futur tireur d'élite met en fuite avec son lance-pierres les coyotes qui menacent le poulain. Le garçon lui donne son nom, et depuis ils ne se quittent plus.

Bien qu'il vive des aventures mouvementées, on s'aperçoit que Jolly est plutôt casanier, qu'il apprécie le calme et un bon herbage, déteste le pétrole, et n'encourage pas à la violence. Au fond, ce cheval est un hippie (queue).


Dans le n° 15 de DARGAUD LE MAG de mai 2016 Jul émet une hypothèse pertinente sur les rapports entre Lucky Luke et Jolly. Celui qui va reprendre le scénario de la série nous persuade que le cow boy et le cheval "ne sont que deux facettes d'un même Sujet pensant. Le Surmoi et le Moi, Eros et Thanaros, dualisme de chaque individu diffracté dans une bande dessinée sous la forme de l'homme et de l'animal. Lucky Luke est un centaure. De ce mythe archaïque et éternel, il a gardé l'ambiguïté, l'étrangeté et la puissance."
On n'a plus affaire à un lonesome cow-boy alors.

Pour le plaisir, un haut-les-mains de haut-de-page, signé Morris

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HORACE

Avec ses faux airs de Jolly Jumper (la mèche jaune sur les yeux), Horace est un héros à part entière. D'ailleurs le titre de ses aventures est "Horace cheval de l'Ouest", et non pas Untel cow-boy de l'Ouest. Untel parce qu'on ne connait pas le nom de son cavalier. Enfin cavalier, c'est vite dit. Car là où il est fortiche Horace, c'est que c'est lui qui chevauche son cow-boy.

La première apparition des deux comiques
C'est PIF GADGET qui a l'honneur d'accueillir cette bande atypique signée Jean-Claude Poirier. La première planche paraît dans le n° 71 de juin 1970. Le style n'est pas encore abouti mais la BD plaît, et sera présente dans l'hebdomadaire jusqu'en 1978, d'abord en gags en une planche, puis en récits courts. Après le décès de Poirier en 1980 (bien trop tôt hélas) plusieurs récits seront publiées dans PIF de 1987 à 1993.

La véritable origine de Horace (page de garde de l'album Kangourou)
De ses origines françaises on apprend le caractère frondeur d'Horace, et peut-être de son fainéant de père son manque de courage. Il se révèle intelligent, mais reconnaissons qu'il en faut peu pour doubler son imbécile de cow-boy. Au début le duo sert dans le fameux Pony Express, puis peu à peu devient inutile, si ce n'est pour créer des gags à partir de situations loufoques. Bien qu'ils côtoient nombre de bandits, indiens, serpents ou autres dangers du far-west, les deux non-héros peuvent rester stoïques tout en devisant sur leur sort.

Horace est un cheval surprenant. Tout comme il se déplace sur ses quatre pattes ou galope, il peut se tenir debout, tenir des objets avec ses sabots antérieurs, ou se taper une sieste allongé. Il tient conversation avec le cow-boy ou d'autres quadrupèdes, car tous les animaux de la série s'expriment. Autre particularité, ce cheval sans selle ne possède pas plus de queue, ou alors une riquiqui figurée par trois traits, et qui disparait lorsqu'il est en station bipède. Peut-être afin de mieux souligner son humanité.

Pif Gadget n° 217
Dominant son sujet, Horace se complaît à admirer le cow-boy en mauvaise posture, et s'il peut donner un coup de sabot pour l'enfoncer encore plus, il ne se gêne pas. Comme le souligne le titre "Pas de pitié pour les cow-boy" de l'unique album de la série, sorti fin 1975 aux éditions du Kangourou.

Plusieurs 'Poche' seront consacrés à Horace. Une intégrale est parue en 2014 en plusieurs volumes, sans mention d'éditeur.
Pour la parution dans PIF GADGET : http://bdoubliees.com/vaillantpif/series2/horace.htm

Jean-Claude Poirier s'est essayé à la parodie de western auparavant.
En 1964 paraissent dans le journal de la S.P.E. PSCHITT JUNIOR plusieurs récits mettant en scène un cow-boy justicier et son cheval... qui parle *. Celui-ci n'a pas de nom mais ne se prive pas de dire ce qu'il pense. Six ans plus tard lorsqu'il se présente à la rédaction de Vaillant, on demande à Poirier de s'inspirer de cette BD "Joë Bridgers" pour créer une série humoristique pour PIF GADGET. Ainsi est né "Horace cheval de l'ouest".


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LOCO alias SABOT


Encore un exemplaire de canasson pas piqué des vers. Ces mêmes vers qu'il ne supporte pas dans son herbage alors qu'il broute. Il s'agit de Loco, le fier mustang de "Redeye", le comic strip créé par Gordon Bess.
De ce coté ci de l'Atlantique on le connaît sous le nom de Sabot, dont LE JOURNAL DE TINTIN a publié le strip traduit en "La tribu terrible" (de 1969 à 1988). On le retrouve également plus tard dans  LE RÉPUBLICAIN LORRAIN.


Ce cheval, une tête aussi grosse que son corps, planté sur quatre bâtons terminés par des sabots exubérants, ce cheval donc est un cas. Normalement c'est le fier mustang du grand sachem de la tribu des Chickiepan. Celui qui mène le chef Redeye au combat à la tête des guerriers. Sauf que Loco l'ignore, ou plutôt ne veut pas le savoir. Parce qu'il n'est pas bête, cet animal. Il peut tenir des discours philosophiques, deviser avec d'autres animaux, s'interroger sur la vie et ses mystères. Mais c'est surtout parce qu'il est pleutre, c'est un couard. Un insecte peut l’apeurer. Alors courir vers une bataille dont il ignore l'issue, où il doit risquer son cuir face à de féroces combattants. Non, merci, très peu pour lui. Plutôt mourir. Enfin non, justement...


Donc notre fieffé peureux imagine toutes sortes de ruses et stratagèmes afin d'échapper à ce destin, au grand dam de Redeye. Déjà que ce sachem a fort à faire avec le reste de la tribu. On voit donc Loco se métamorphoser en serpent, dindon ou moustique, malheureusement il ne dupe que lui-même.


Gordon Bess est l'auteur de ce comic strip, distribué par le K F S, et publié à partir de septembre 1967. Il parodie les travers humains par le biais de plusieurs personnages stéréotypés. Si d'apparence Loco accumule les tares, il s'avère être le seul protagoniste conscient de la bande. La fin des années 60 correspond à la guerre du Viet Nam, et après l'échec de l'offensive du Têt de 1968, à la désillusion pour les américains de l'issue rapide d'une guerre commencée en 1964. On peut penser que le pacifisme de Loco lui donne raison, et que les jeunes américains auraient du rester à la maison plutôt que s'engager dans un combat meurtrier. Loco ? Pas si fou...


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ARABESQUE


Cette jument pourrait être la cousine de Loco. En effet, elle ne supporte pas les batailles et a développé un stratagème qui lui permet d'éviter le massacre. Elle s'écroule lourdement lorsqu'elle entend l'ordre de charger hurlé par le capitaine Stark. Ça tombe bien, puisque son cavalier n'est autre que le caporal Blutch, qui lui-même ferait tout pour éviter la bataille. Avant de connaitre Arabesque Blutch avait adopté la manie de faire le mort dès le début du combat.


Nous sommes pendant la Guerre de Sécession, qui oppose des états américains du Nord à ceux du Sud, entre 1861 et 1865. Considérée comme une des premières guerres modernes, elle se solde pas la victoire des États-Unis du Nord, et  fait plus de 600 000 morts. Certaines batailles furent de véritables boucheries, où hommes comme chevaux tombèrent en nombre sous la mitraille.
Un album, "Arabesque", le 48ème de la série, constitué d'histoires courtes est consacré à la jument (Dupuis 2005, prépublié dans SPIROU à partir de 2002). On y apprend l'origine de la phobie du gris équidé. Appartenant à un troupeau réquisitionné par l'armée, la monture qui s'appelle à ce moment Flo découvre tous ses congénères étendus raides morts sur le champ de bataille. Ce carnage va la marquer à vie et désormais Arabesque évite les combats.
Le sergent Chesterfield va tenter de dresser la bête pour le combat. Rien à faire, et à la grande joie de Blutch, Arabesque résiste aux leçons de l'obtus va-t-en-guerre et conserve ses réflexes.
A la différence des précédants, Arabesque n'est pas douée de parole. Elle reste une jument semi-réaliste (dans le style mais réaliste dans l'attitude), avec un caractère certes bien trempé, mais sans faculté de réflexion ou de raisonnement. Quoique parfois on se demande. Ainsi quand Blutch lui susurre quelque chose à l'oreille, elle obtempère. En tous cas elle se démarque par son intelligence, et Blutch l'a bien dressée.


Ce bel équidé à la robe grise pommelée est une monture à part entière. On peut penser que ses actes émanent de l'instinct de survie propre à son animalité. Elle participe à l'action en tant que cheval, mais son comportement anti-militariste, à l'égal de son cavalier, constitue une source de gags pour les auteurs, dans une série ayant pour cadre la guerre. Cette jument assure en quelque sorte la chute de l'histoire.

La collection 'Les Tuniques Bleues présentent' consacre un album aux "Chevaux dans l'armée" qui reprend en partie l'album 48.

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PETIT TONNERRE


Celui-ci n'est pas précisément une monture de cow-boy, mais d'un indien. Un jeune et intrépide sioux, fils de Regard Droit et de Tresse de Nuit. Il s'agit de Yakari, héros créé par André Jobin alias Job et Derib. Dans cette série, les animaux y tiennent une place importante (voir la page concernée), et Petit Tonnerre est le premier d'entre eux.

La première aventure de la série, "Yakari", raconte la rencontre entre le petit indien et le poulain. Petit Tonnerre vit avec ses congénères mustang dans les plaines du Middle West américain. Cavaliers émérites, les Sioux en capturent de temps en temps pour entretenir leurs troupeaux. Mais le poulain à la robe noire et blanche se révèle plus malin que les autres et échappe régulièrement aux traques indiennes.

Un jour, Yakari l'aperçoit la patte coincée dans des roches et le délivre. Cela lui vaudra d'ailleurs sa plume d'aigle de la part de son totem Grand Aigle. Un lien s'est créé entre le mustang et le sioux. Plus tard alors qu'il s'est perdu, Yakari aperçoit le petit cheval qu'il a sauvé et tente de l'apprivoiser. Finalement, après avoir été jeté à terre par le fougueux équidé, Yakari désespère en s'adressant à Petit Tonnerre, qui lui répond. Ainsi il découvre qu'il sait parler aux animaux, prodigieux pouvoir. Et le mustang adopte le petit humain, ils seront désormais amis inséparables.

Petit Tonnerre est épris de liberté, mais il tolère Yakari sur son dos. Toutefois il refuse qu'on lui passe la corde dans la gueule, Yakari n'aurait qu'à se cramponner à sa blonde crinière. Les deux amis vont vivre ensemble par la suite des tas d'aventures, où le jeune sioux sait qu'il peut compter sur l'intelligence et la vélocité de son copain.
Petit Tonnerre, un caractère de feu et rapide comme l'éclair !



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FLEUR D'AZUR

Dans le genre cheval héroïque la monture de Popol et Virginie (voir leur page ici) se pose là. Fleur d'Azur, bleu de robe, se révèle un compagnon essentiel pour le couple lorsqu'ils font face au danger. D'abord contre les indiens Lapinos, le canasson canarde les assaillants en leur projetant des pierres sur la tête, il renifle une plume pour retrouver le camp des indiens qui ont kidnapper Virginie. De par sa vélocité il permet de leur échapper, même si Popol use de pétards pour le stimuler.


Par la suite, face au bandit Bully Bull, il sauve Popol d'un précipice, et traverse un ravin tel un funambule.


Sans ce vaillant cheval, que seraient devenus nos braves petits pionniers ? Vraiment, Fleur d'Azur, il assure !


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DOUBLE-TROIS


Celui-là est peu connu, mais évoquons tout de même cette autre monture de chef indien. Celle du grand chef des Taka-Mangéta-Soupa, tribu amie des Pieds Agiles, la tribu de Moky et Poupy. Dans cette série l'auteur Roger Bussemey introduit de très nombreux gags, dont plusieurs avec ce facétieux cheval blanc.


Prenons l'exemple de l'épisode "Le combat du chef", paru dans l'hebdomadaire de Fleurus FRIPOUNET, entre janvier et avril 1979. Le dénommé Renard-Rouge, incorrigible méchant de la série, provoque le grand (mais petit de taille) chef des Taka-Mangéta-Soupa venu en visite de voisinage. Ce dernier met une rouste au fieffé guerrier, qui, revanchard, entreprend des exercices physiques afin de se muscler le corps, ce qui fait hennir de rire le canasson du chef.
Renard-Rouge ne désarme pas et persiste aux agrès, mais décidément Double-Trois lui est supérieur en ce domaine...


Dans cette séquence, on observe le traitement par Bussemey des attitudes et expressions de Double-Trois, exagérées et donc efficaces.
Il emprunte aussi un brin à Jolly Jumper quand à son apparence, crinière et queue jaunes, robe blanche tachetée. Aussi agile et taquin que lui, jusqu'à se tordre de rire  sur la verte herbe. Peu de doutes, c'est un cousin, vraiment...
Bussemey lui prête la pensée par des bulles, nous apprenant au passage l'attachement que le cheval porte à son maître, jusqu'à vouloir le venger.
Mais devenu musculeusement imposant, Renard-Rouge met un terme à leur différend d'un fulgurant argument au ventre. Le canasson est KO.

L'occasion ici d'observer la qualité du graphisme de Bussemey, qui campe un cheval de bonne facture.
L'auteur peuple d'ailleurs sa série de nombreux autres animaux des plaines et montagnes de l'Ouest sauvage américain. La plupart sont des amis des papooses Moky et Poupy, comme il se doit dans une revue pour enfants. A commencer par l'ours Nestor, qui les adoptent (et vice-versa), plus tard rejoint par l’improbable ourse aux oreilles surdimensionnées Nestorine.




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