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Baile funk, de Eldiablo & Loïs |
Graphiste tous genres, illustrateur et coloriste, Julien Loïs se met à la BD tardivement, avec un premier album "Pas de panique à Sonic City", édité en 2012 par la structure marseillaise Même Pas Mal. Déjà des bestioles anthropomorphes, une bande de potes qui se défoncent dans une rave et la soirée qui part en vrille.
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Direction Sonic City |
Associé à Eldiablo qui signe les textes, Loïs dessine les récits parus dans AAARG ! et rassemblés en album sous le titre "Rua viva !" (avril 2015). Les personnages, animaux anthropomorphes aux gueules carabinées, évoluent dans le cadre des favelas brésiliennes, entre coups foireux et débrouille. On remarque notamment le dénommé Bonobo, pas un singe mais un clébard, arborant une coupe de cheveux digne d'un footballeur professionnel et deux anneaux fixés à ses oreilles pendantes, adepte du rienàfout'. Autre histoire, Miriam et José, un couple de campagnards qui tente sa chance en ville, mais se heurtent aux lois de la favela. Et puis le raton Coelho, conspué dans cette même favela de Là-en-haut, qui par un stratagème gagne le respect des loufiats du quartier. Cette histoire, antérieure aux autres, se rapproche de l'univers de Jano et Tramber, tant par l'ambiance que par le graphisme.
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Baile funk |
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Keubla doit se balader dans le coin... |
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José et Miriam emménagent |
Revenons au n° 1 mensuel, pour y trouver un récit au titre évocateur, "Merry tragedies", parodie des silly symphonies disneyennes. Ici on suit les efforts effectués par le canard Milton pour accéder à son rêve, devenir scénariste pour le cinéma. Mais le bizness hollywoodien est rude et sans pitié, comme le candide palmipède va l'apprendre à ses dépens. Six planches signées Ducoudray et Toma CHKP, qui nous rappellent ce que faisaient Pirus et Dionnet dans L’ÉCHO DES SAVANES en 1988 ("Rose profond").
Merry tragedies, Milton |
On remarque dans le n°2 une illustration qui répond à notre recherche zoomorphique, la une du sous-journal titré 'Rien'. Des animaux africains emmitouflés pour affronter le froid, et ce brave pingouin à l'aise comme un flic à Miami. Merci à Jonathan Munoz.
Paf, Hencule et Rustin
La première version proposa quelques autres bandes animalières. Tout d'abord les bêtes et méchants "Paf et Hencule", un chien et un chat à l'extrême opposé de leurs collègues Pif et Hercule.
Leurs patronymes suffisent à percevoir l'ignominie de nos deux couillons, qui accumulent les tares et ignorent tout scrupules. Réalisée par les dénommés Goupil Acnéique et Abraham Kadabra, cette féroce série de strips nous est toutefois salutaire, si on la considère comme un exutoire des plus bas instincts de l'être humain. Mais apporte aussi une bonne marade, à qui sait la lire.
Paf et Hencule qui sont les seuls animaux de la bande, occupent n'importe quelles fonctions, du moins celles qui s'éloignent de la bienveillance. Flics, militaires, passeurs d'immigrés, délateurs, terroristes, chasseurs, détenus, juges... Après tout, on en connait des comme ça, en vrai.
Un premier album était sorti en 2010 aux éditions Même Pas Mal, un second quatre ans plus tard.
Une autre bande à l'ambiance plombée, "Rustin", de Nikola Witko. Difficile de définir à quelle espèce animale appartient le héros, encore plus de savoir à quoi est due la cicatrice qui s'étale sur son abdomen. En plusieurs récits, Rustin donne diverses explications, toutes invraisemblables, soulignant le cynisme du personnage.
Quatre récits paraissent dans les premiers AAARG !, Witko en ajoute quelques uns pour donner l'album sorti en novembre 2014.
Plusieurs hommages se décèlent dans ces 6 planches, outre les références à l'univers Disney. L’âne Hardel a une tronche à la Schlingo, et le loup qui narre ce tragique destin est le frère du loup de Tex Avery.
C'est moi Laury c'est toi Hardel...
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